Les communautés fermées constituent une forme urbaine parfois, sinon souvent, appréhendée dans une posture qui relève de l’irritation. De la quête d’un entre-soi sécurisé à la propension des plus privilégiés à faire sécession (Le Goix 2001, 2006), du désir d’un espace à soi à la volonté de privatisation des sites privilégiés (Smithsimon 2010), du spectre d’une ville fragmentée au cauchemar du pire des mondes possibles (Fullilove 2005), la diffusion des enclaves résidentielles privées et fermées apparaît en effet fréquemment comme une présence sombre planant sur l’avenir des villes et leur capacité à faire société (Low 2003, Charmes 2005). Rétablies dans un contexte épistémique plus ample – celui, idéal-typique, des rapports qu’entretiennent l’espace communautaire, l’espace public et l’espace privé dans la mise en tension de l’espace urbain en général –, l’émergence et la diffusion de cette forme urbaine signeraient ainsi l’avènement d’une troisième ville (Matthey 2008) [lire].