Cet article cherche à donner des éléments de réponse à la question, de nature principalement épistémologique, qui consiste à savoir de quoi l’on parle quand on parle de paysage. Pour ce faire, l’auteur s’intéresse au travail quotidien d’architectes, d’urbanistes, de paysagistes qui ont pour métier de produire des formes spatiales. L’analyse herméneutique d’un matériau récolté, par observation participante, lors d’un concours d’urbanisme permet d’esquisser la figure d’une esthétique aménagiste attentive aux états d’émergence : soucieuse du milieu et s’attachant à mettre en rapports humains et non-humains. Un pratique sensible qui esquisse peut-être les linéaments d’une nouvelle éthique de l’expertise, tout à la fois collective et dialogique.