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2005

L’architecte cantonal : un acteur réseau

Équipes interdisciplinaires, aménagement concerté, vision transfrontalière, gestion participative, approches relationnelle, démocratie de quartier : autant de formules, autant de libellés qui émaillent le débat contemporain sur la ville et l’architecture. Activement relayés par les milieux politiques et les médias, ils se sont imposés comme références incontournables, à Genève comme partout ailleurs.

On parlera d’effet de mode, de discours politiquement correct. Avec raison, sans doute. Mais les choses sont-elles vraiment aussi simples ? Et si derrière les mots se profilait un véritable bouleversement. Ou, tout au moins, une évolution vers davantage de complexité. Construire est un acte lourd de sens, ça on le savait. Construire est aussi un acte de plus en plus difficile : la triple avancée technologique, environnementale et démocratique complexifient singulièrement la tâche des planificateurs, ça c’est nouveau. On exige de meilleures performances en termes de respect des coûts, des délais mais aussi de fonctionnalité et d’adaptabilité dans le temps ou encore d’image. On tient ensuite compte de critères plus nombreux, en particulier environnementaux. Enfin, la démocratie participative exige que l’on associe davantage de personnes, de groupes d’intérêts, d’associations et autres.

Les décideurs ont deux voies d’action possibles a priori contradictoires, mais que rien n’empêche d’hybrider dans une pragmatique de l’action.

Ils peuvent s’efforcer de rendre simple ce qui est complexe ; renoncer à la technique moderne, fermer les yeux sur les atteintes à l’environnement, limiter les droits démocratiques, faire l’impasse sur la dimension transfrontalière, mais aussi, de manière moins réductrice, rétablir une hiérarchie des problèmes, tenter de développer une approche plus raisonnée que réglementaire.

Ils peuvent aussi tenter de gérer la complexité nouvelle ; se donner les moyens de maîtriser le surplus de paramètres, de contraintes. Autrement dit, s’assurer des moyens de coordonner qui soient à la hauteur des attentes contemporaines.

Dans les quelques développements qui suivent nous nous proposons decerner, de manière un peu plus précise, les évolutions structurelles de la production du cadre bâti à Genève. Et surtout, de montrer l’apport positif que la création d’un poste d’architecte cantonal peut constituer dans ce contexte profondément renouvelé, ces dix dernières années, par l’ouverture progressive des frontières, par le concept de développement durable et par le développement de la démocratie directe. De manière plus focalisée, notre propos est de souligner l’apport d’un poste d’architecte cantonal dans la défense de ce qu’il est convenu d’appeler la qualité ou plus exactement les qualités architecturales. Mais surtout, il nous importe de montrer quel peut être sa contribution à la clarification des problématiques, à la hiérarchisation des questions et, en même temps, dans la mise en réseau d’un cercle élargi d’acteurs, la coordination d’un plus grand nombre de paramètres ou critères.

Mais avant d’en arriver-là, brossons rapidement le fond du tableau. Quelle place les architectes occupent-ils dans les administrations publiques des territoires qui nous entourent ? Et surtout, quelle est l’histoire récente de la fonction d’architecte cantonal dans notre république. [télécharger le document de recherche complet]

Chercheur

Paul Marti, collaborateur scientifique FBA

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