Les gares ont été un des lieux qui ont permis au «récit d’urbanisme», au sens d’une épopée progressiste et émancipatrice, de se développer. Elles ont été un des sites d’émergence d’une rhétorique de la modernité qui a sti- mulé une transformation profonde des territoires. Alors que deux gares majeures de l’arc lémanique (Genève et Lausanne) sont appelées à connaître des mutations impor- tantes, ce sont les figures contemporaines du récit d’ur- banisme que cible cet article. S’élaborant autour des dis- cours de différents acteurs (CFF, Service d’urbanisme de la Ville de Lausanne, associations des quartiers riverains) sur les transformations prévisibles de la gare de Lausanne et de ses abords, cet article expose les enjeux du projet (en l’état des connaissances au moment de sa rédaction en juin 2012). Il s’intéresse singulièrement au système d’acteurs qui se met en place autour de sa réalisation et discute le visage de la ville qui s’y dessine.