L’interpénétration de la ville et de ses campagnes a conduit à l’avènement d’une nouvelle question urbaine, interrogeant — à l’articulation des sciences de l’environnement, des sciences de l’aménagement et des sciences géographiques — l’hybridité de la ville à venir, dans la mesure où celle-ci pourrait entrelacer espaces agricoles et lieux urbains.

Cette recherche aspire à participer à l’élucidation de cette nouvelle question urbaine au travers de trois approches disciplinaires convergentes. La première emprunte les voies de l’épistémologie de la géographie pour interroger la notion de métabolisme urbain au-delà d’une logique de l’impact (de l’urbain sur l’environnement) et engager la réflexion sur les processus contemporains de recréation de l’urbain autour de l’environnement et de l’agriculture.

La deuxième approche, plus empirique, s’attache à la mesure de l’impact métabolique des activités agricoles en milieu urbain avant d’introduire des facteurs tenant de la socialité, de l’attachement aux lieux et des impacts sur la santé, appréhendée ici d’un point de vue holistique.

Enfin, la troisième approche étudie les modes de gouvernance possible de ces espaces troubles, au sens où ils entrelacent des matières paysagères différentes et des activités possiblement antagonistes.

C’est une vaste enquête tout à la fois scientifique et sociale que propose cette recherche qui interroge l’hybridité de la ville à venir.

Pour ce faire, trois terrains sont identifiés. Le premier se saisit de l’œuvre de Jean Gottmann et propose, sur la base d’archives (BNF), d’étudier la portée théorique et opérationnelle de sa pensée de l’urbain comme “corps-réseau”. Les deux autres s’inscrivent dans une logique comparatiste ; il s’y agit de mettre en regard un contexte français (Clermont-Ferrand) et un contexte suisse (Genève) tant du point de vue du métabolisme urbain, que des impacts en terme de santé, des relations sensibles à ces nouvelles matières paysagères que des politiques d’aménagements du territoire.

Au final, c’est une vaste enquête tout à la fois scientifique et sociale que propose cette recherche dans la mesure où des partenaires issus de la société civile y sont associés dans la valorisation des résultats.

Commanditaire

Programme de recherches Ville et environnement 2010 (PUCA, MEEDDAT).

Requérants

Requérant principal Institut des sciences de l’environnement de l’Université de Genève. Co-requérant : UMR Espace (Nice), UMR Métafort (Clermont-Ferrand), UMR Pacte (Grenoble) et la Fondation Braillard Architectes (Genève). Durée : novembre 2010-novembre 2012.