En mémoire de Maurice Besset

En 1947, Maurice Besset prend la direction de l’Institut français d’Innsbruck qui deviendra, sous son impulsion, un centre de renouveau culturel et artistique de première importance. Il y initia une réflexion pluridisciplinaire qui fait se croiser peinture, sculpture, architecture, littérature, photo, cinéma, théâtre et musique. Ce travail de pionnier l’amène par la suite au Musée d’art moderne de Paris, à l’Université de Besançon, au Musée de peinture de Grenoble, enfin à l’Université de Genève.

Menée par une démarche culturelle sans frontière, son action a défait des préjugés, modifié l’échelle des valeurs et des regards dans une quête du fondamental, démarche qui exclut toute complaisance. C’est ce caractère qui ne détourne pas le regard et va droit au fond des choses qu’il avait identifié chez Le Corbusier dont il fut ami et légataire testamentaire et à qui il consacrera plusieurs études.

Sensible à la poétique des formes, Maurice Besset aimait à dire que “l’art doit rendre visuellement intelligible, non philosophiquement explicable”. Sa vie et son œuvre ont été marquées par la rigueur qu’il discernait chez les meilleurs artistes de notre temps, ceux qui savent “réduire le nombre de coups joués pour augmenter le poids de chaque coup”.