André Corboz et les villes américaines : un détour par l’Amérique pour éclairer Genève.
La ville américaine, celle que les européens ont toujours détesté, comme aime à le rappeler André Corboz, a été largement étudiée ; et beaucoup critiquée aussi. Elle sera l’objet d’une exposition et d’une conférence organisées par la Fondation Braillard Architectes ; d’abord pour la comprendre, en bénéficiant de l’expérience directe et de son travail d’analyse ; et aussi pour confronter les dynamiques urbaines américaines au modèle de la ville dense, compacte ou polycentrique ; parfois un peu hâtivement associé aux villes européennes.
Car l’Europe, elle aussi, est marquée par l’émiettement des zones pavillonnaires, des lotissements clôturés et dispersés dans l’espace rural, des entrées de villes et des zones d’activité dans lesquelles se juxtaposent des “boites à chaussure”, des centres commerciaux et des multiplexes posés sur leur socle de parking… Ces dynamiques urbaines provoquent toute une série de nuisances : forte consommation du sol et dépendance à la voiture, avec en corollaire congestion des centres urbains, mitage du territoire en périphérie et dégradation du paysage.
Or, pour André Corboz, beaucoup de critiques de la ville américaine et européenne laissent à penser que ceux qui les refusent ne sont pas encore culturellement sortis du 19e siècle. Et de poursuivre : on ne peut plus exiger que la “ville” soit séparée de la “campagne” du moment qu’à l’heure actuelle la “campagne” se trouve à l’intérieur de la “ville”.
Une expo photo et une table ronde pour en débattre ; et aussi pour éclairer les enjeux auxquels l’agglomération franco-valdo-genevoise est confrontée : accueillir d’ici à 2030, 200’000 nouveaux habitants (dont 100’000 dans le canton de Genève) et 100’000 emplois (dont 70’000 dans le canton de Genève). Profiter des enseignements et des retours d’expériences ; tout en reconnaissant la particularité propre à chaque ville.